Mars 2015
En Février 2015,
le Bureau du coordonnateur des Etats-Unis pour la lutte mondiale contre le sida
(OGAC) a rendu public son guide d’orientation pour les plans opérationnels des pays/régions
PEPFAR (COP/ROP) 2015. Ce document de 268 pages décrit les principaux
changements dans la façon dont OGAC va allouer des fonds au cours des
prochaines années, y compris les recommandations pour engager la société civile
dans les décisions de financement du PEPFAR au niveau national et régional. Le
20 Février, OGAC a convoqué un webinaire (avec audio) pour l’ONUSIDA et les organisations de la
société civile afin de fournir un aperçu du nouveau guide d’orientation. Dans
le webinaire, OGAC a souligné la nécessité de coordonner l’engagement de la
société civile avec le Fonds mondial, les gouvernements nationaux, les
donateurs bilatéraux, l’ONUSIDA et autres. Cela inclut la suggestion que les
pays utilisent leur note conceptuelle au Fonds mondial pour formuler des
recommandations spécifiques aux équipes de pays du PEPFAR pour l’engagement de
la société civile, le cas échéant.
Ces changements
dans le processus du COP PEPFAR présentent à la fois des opportunités et des
défis importants potentiels pour les militants, les ONG, et les membres de la
communauté qui travaillent pour faire avancer les droits à la santé et les
droits humains des hommes ayants des rapports sexuels avec d’autres hommes
(HSH) et d’autres populations clés dans la riposte mondiale au VIH. Ce rapport
met en évidence les opportunités et défis pour informer l’action significative
des activistes et des organisations dans les nombreux pays et régions où opère le PEPFAR.
Le PEPFAR COP 2015 et la priorisation des
populations clés
Le guide
d’orientation du PEPFAR COP 2015 souligne qu’une
nouvelle priorisation des ressources pour le contrôle de l’épidémie se
concentrera sur les lieux et les populations les plus touchés de la maladie,
avec un objectif d’aider les gouvernements locaux d’atteindre une couverture de
80% des personnes vivant avec le VIH dans ces endroits et populations pour
septembre 2017. Pour prendre ces décisions de priorisation, les équipes de pays
du PEPFAR vont régulièrement recueillir et analyser les données démographiques
et épidémiologiques pour diviser les activités du programme géographiquement et
par site en catégories « essentiel, presque essentiel, et pas
essentiel » : les activités essentielles recevront la priorité pour le
financement. D’un intérêt particulier pour la société civile, le guide
d’orientation précise que les équipes des pays et régions PEPFAR devront
recueillir des données sur la prévalence
du VIH et les estimations de la taille de la population des HSH, des
travailleuses du sexe, (PS) et des personnes qui s’injectent des drogues (PUD),
si et quand il est sécuritaire de le faire.
En outre, le
guide d’orientation du COP 2015 souligne les trois domaines clés pour la
réalisation de l’agenda des droits humains du PEPFAR : 1) Réduire la
stigmatisation et la discrimination dans les établissements de soins de
santé VIH ; 2) Garantir que les données pour la prise de décision sont
réunies pour optimiser les soins aux personnes ; et 3) Soutenir les droits
des personnes et l’accès aux services de qualité. Pour atteindre ces objectifs,
les actions nécessaires pour les
équipes de pays du PEPFAR comprennent a.) L’organisation de formations sur la
non-discrimination ; b.) La préparation d’une évaluation environnementale
juridique des lois, des règlements et des politiques qui favorisent ou
entravent la riposte à l’épidémie ; et c.) De soumettre une évaluation de
deux pages des processus nationaux qui signalent la
stigmatisation/discrimination et les violations des droits des personnes
affectant leur accès aux services.
Un engagement de la société civile renforcé
Le guide
d’orientation du PEPFAR COP 2015 comprend des nouvelles exigences pour accroître l’engagement de la société
civile dans le développement de chaque plan opérationnel de pays. Il s’agit
notamment de quatre étapes requises
par chaque équipe de pays PEPFAR dans le processus de planification du
COP : 1) Le développement d’un plan d’engagement avec la société
civile ; 2) L’organisation de réunions d’engagement entre les équipes de
PEPFAR et les organisations de la société civile ; 3) La sollicitation de commentaires
écrits par des organisations de la société civile aux équipes PEPFAR ; et
4) La présentation des retours sur les commentaires écrits par les équipes
PEPFAR aux organisations de la société civile. Le guide souligne que les
consultations avec la société civile devraient se produire à travers une structure formelle sur un calendrier
trimestriel, que plusieurs organisations de la société civile, y compris
les représentants des populations clés, devrait être inclus, et que les équipes
PEPFAR sont tenues de soumettre les recommandations de la société civile et les
commentaires de l’équipe pays dans le cadre de la soumission du COP.
Appel à l’action
Le Forum Mondial
sur les HSH et le VIH (MSMGF) félicite OGAC pour sa vision et son leadership
dans son changement de politique pour accroître la participation de la société
civile et poursuivre un agenda de promotion des droits humains à travers le
processus de développement du COP. LE MSMGF demande en outre à OGAC, de
s’assurer que les populations clés soient véritablement inclues dans les
consultations de la société civile et que des fonds suffisants soient alloués
pour agir dans chaque pays et région où PEPFAR fonctionne.
Plus précisément,
le MSMGF appelle à OGAC à :
a. Veiller à ce que les
HSH et autres populations clés continuent d’être une priorité pour la
programmation au sein de tous les pays bénéficiaires du PEPFAR, quelle que soit
la disponibilité des données. L’indisponibilité de données fiables ne devrait
pas empêcher la fourniture de programmes de qualité, accessibles, abordables et
sûrs pour les HSH et autres populations clés.
b. Quand les priorités
pour les allocations PEPFAR sont redéfinies, donner un financement suffisant
pour chaque pays PEPFAR afin de s’assurer que la collecte de données sur les
HSH et autres populations clés soit menée en consultation avec les membres de
ces communautés, et d’une manière qui assure la sécurité et la confidentialité
des participants qui fournissent des données.
c. Assurer le support du
pays local dans le processus de développement du COP afin de s’assurer d’un
travail axé sur les HSH et d’autres populations clés.
d. Veiller à ce que les
représentants des programmes associatifs des HSH et d’autres populations clés
soient véritablement inclus dans les consultations de la société civile, et que
ces consultations soient à la fois transparentes et substantielles.
e. S’engager à une
allocation adéquate de fonds, en particulier pour les organisations
communautaires moins grands et celles qui sont dirigées par des HSH et autres
populations clés, afin d’atteindre les buts et les objectifs proposés par les
membres des communautés HSH et autres populations clés dans le processus de
développement du COP.
Comment s’impliquer
Le MSMGF
encourage les militants, les prestateurs de services, et les membres de la
communauté des populations clés dans les pays PEPFAR de s’engager d’une façon significative dans les
consultations de la société civile pour le processus de développement du COP
2015. Les dates limites de soumission du COP approchent rapidement, en Avril et Mai 2015, ces consultations auront probablement lieu dans les prochaines semaines.
OGAC a souligné et le MSMGF le réaffirme, qu’il existe plusieurs façons pour que
les militants et les organisations jouent un rôle clé dans le développement des
plans opérationnels des pays PEPFAR :
1. Contacter les équipes
de pays PEPFAR via votre ambassade américaine et demander des informations sur le
calendrier précis des réunions d’engagement de la société civile dans le
processus de planification COP 2015. À noter que OGAC a assigné les équipes de
pays PEPFAR une date limite du 3 avril ou du 1 mai pour la soumission du COP
2015. Comme ce sont deux dates à très court terme, nous soulignons l’importance urgente de prendre contact dès que
possible pour confirmer les dates spécifiques pour les consultations de la
société civile dans votre pays.
2. Contacter les réseaux, coalitions, et plateformes
de coordination de la société civile qui travaillent à formuler des
recommandations consolidés pour les équipes de pays du PEPFAR. Cela est d’une importance particulière
pour s’assurer que les préoccupations des HSH et d’autres populations clés
soient incluses. Le cas échéant, une approche potentielle est d’utiliser les
notes conceptuelles soumises au Fonds mondial pour informer le COP PEPFAR.
3. Fournir des notes
écrites aux équipes de pays PEPFAR pour l’information et les données
pertinentes pour les populations clés à inclure dans la soumission du COP.
Le MSMGF
continuera à fournir des informations supplémentaires sur la façon de s’engager
dans le processus du COP 2015 quand nous aurons davantage de nouvelles, dans
les semaines et mois à venir. Nous vous invitons également à nous signaler tous
les problèmes ou obstacles que vous rencontrez, afin que nous puissions
ensemble les documenter et les rapporter à nos contacts à OGAC et avec les
équipes de pays PEPFAR. Veuillez écrire au responsable du plaidoyer du MSMGF,
Nadia Rafif, nrafif@msmgf.org pour toute question ou problèmes rencontrés.
Très
cordialement,
L’équipe du MSMGF